le temps. un problème épineux qui en tracasse plus d'un. on en manque, ou on ne sait pas quoi en faire. parfois il passe trop vite, parfois, trop lentement. en l'occurrence, c'est plutôt le deuxième cas. junghee a l'impression que cette soirée dure déjà depuis des heures, alors qu'il y a mis les pieds il y a quoi, dix ? quinze minutes ? il a le réflexe de jeter un coup d’œil à sa montre, avant de se rappeler qu'il n'en a toujours pas racheté une depuis que celle de son grand-père s'est cassée. il secoue la tête – ce n'est pas le moment de repenser à ça – et sort son téléphone (tout neuf) de sa poche. 21h38. ça ne fait donc que six petites minutes qu'ils sont arrivés. merveilleux.
il soupire discrètement et se tourne vers le jeune homme à sa gauche. ciel. cela fait un certain temps maintenant qu'il travaille pour lui, et junghee l'aime bien parce qu'il travaille dur. presque trop dur en fait, mais bon, il serait mal placé pour lui reprocher.
comme à chaque fois qu'il se rend à l'une des soirées officielles d'hydra, junghee a des flashbacks de ces réunions de famille gênantes auxquelles on se rend par obligation et qu'on s'efforce de quitter le plus tôt possible. il y a longtemps qu'il n'y va plus, mais malheureusement, elles ont été remplacé par celles-ci. et ce soir, alors que ciel l'accompagne, c'est encore pire ; il a la désagréable impression d'avoir emmené son gosse avec lui. nul doute que s'il arrivait quelque chose à ciel (ou à cause de ciel), il se sentirait responsable. mais tout devrait bien se passer, normalement.
au moment où il se dit ça, il croit apercevoir paris dans la foule, et il réagit aussitôt, à l'instinct. attrapant son secrétaire par le bras, il l'entraîne avec lui dans la direction opposée, loin, très loin de la silhouette qui pourrait ou non être le performeur de kokonut ; il ne préfère pas prendre le risque de s'en assurer. lorsqu'ils se trouvent à une distance raisonnable, à proximité d'un buffet où sont disposés divers plats et boissons, il finit par lâcher ciel qui ne doit rien comprendre à ce qui lui arrive, le pauvre.