retrouvailles ft. pnj

ça faisait une éternité.
quelque chose qui ressemblait à une éternité. tu n'étais pas certain que cela fasse si longtemps, et pourtant.
tu n'étais pas rentré à la maison depuis des semaines.
des mois ?
des mois.

l'entraînement était éreintant,
les heures se confondaient en jours,
les jours en semaine.

et pourtant. pour une fois, tu avais fait une entorse. après avoir supplié hydra,
tu étais rentré. tu avais pris le tramway jusqu'à l'octant.

plusieurs fois, les gens t'avaient regardé,
dévisagé.

mais il fallait se rendre à l'évidence :
pour l'instant, tu étais retombé dans l'oubli.
tu n'étais personne.

personne à côté de ceux qui passaient et passaient encore sur les écrans géants.
tu n'étais pas un subspace.
pas un osk.
ni même un kokonut.

mais bientôt, tu serai quelqu'un.

avant cela, il fallait simplement ...
l'annoncer à quelqu'un qui comptait, pour toi.

alors, tu lui avais donné rendez vous.
comme avant, lorsque vous étiez enfants,
tu avais dit que tu l'attendrais devant chez lui,
et tu t'étais assis sur le muret.
tes pieds touchaient le sol désormais,
tes mains tremblaient un peu.

était-ce de la hâte ?
ou de l'appréhension...

deux étrangers,
en face à face.
ça ressemblerait presque à un duel à mort,
disons que les effluves des souvenirs d'enfance sont loin à présent.

céleste n'est pas l'ennemi,
c'est ce que tu te répètes en boucle.

mais d'un côté...

bonjour,
céleste.
tu ne lui feras pas l'affront de parler météo,
de lui balancer des généralités.

céleste ne ressemble plus à celui de tes souvenirs,
il a changé.
quelque chose en lui, au delà des apparences.
tu te rassures en te disant que c'est eux,
que tu n'y es pour rien.

mais comment savoir où est le vrai, dans tout ça ?

tu m'as manqué.
oh tu n'aspires pas à ce que ce soit réciproque,
c'est simplement sincère.

à nouveau debout tu approches pour lui faire face et
tu glisses tes mains dans tes poches.

hala hala n'est pas mal.
moins que ne le sera votre dance cover, c'est sûr.
céleste n'y peut rien s'il travaille avec des incompétents.

vous avez un comeback de prévu pour bientôt,
j'imagine.
le sentiment amer d'injustice reste au fond de ta gorge.
comme un poison acide qui attaque tes entrailles.

c'est maladroit, probablement.
les mots qui ne viennent pas et qui sortent,
comme du poison,
d'entre tes lèvres.

t'es un idiot, vraiment.
la vérité, c'est que céleste t'as juste
tellement manqué.

aussi, les secondes passent,
elles s'égrainent.
tant et si bien qu'à la fin,
tu te sens tellement vide
qu'aucune pique acerbe ne pourrait te donner entièrement satisfaction.

céleste.

soupir faible, un peu interdit.
c'est défendu de te rapprocher.
et pourtant c'est ce que tu fais.

lorsque tu fais les pas qui vous séparent l'un de l'autre,
et que tu attrapes la silhouette gracile du jeune idol dans tes bras.

c'est ce que tu fais lorsque tu poses tes lèvres contre son front,
et que tu te promets de ne plus jamais lui en vouloir.

céleste n'est plus le même,
mais il est hors de question
qu'il t'oublie
et te supprime de sa vie.

tais toi.
tu m'as juste manqué.
beaucoup manqué.

ok.
tu recules, lâche un léger soupir.

ce n'est pas que tu es réellement déçu par la situation,
en fait,
tu t'y attendais.
tu n'iras pas jusqu'à dire que
tu connais céleste par coeur.
mais certains traits de son caractère ne changent pas
avec les années.

si tu veux, on peut en rester là.
t'as pas l'air d'avoir grand chose à me dire.
ça te troue le coeur de dire ça, vraiment.
ça te fait mal de l'imaginer de te dire ok à son tour,
et s'en aller.

alors tu croises les doigts, que l'idée le fasse réagir.
t'en demande pas beaucoup.