a fate worse than death (paris)

il marche d'un pas ferme le long du couloir, adressant de rapides signes de tête aux collègues qu'il croise. junghee n'a pas de temps à perdre, il a du travail. il a toujours du travail, mais ces jours-ci un peu plus que d'habitude. il y a des périodes comme ça.

il n'a plus que quelques mètres à parcourir lorsqu'il entend une voix douloureusement familière l'interpeller. ah non, pas lui ! pas aujourd'hui. junghee presse le pas, faisant mine de n'avoir rien entendu. il arrive devant l'ascenseur. au bout du couloir, il peut entendre son poursuivant l'appeler à nouveau tout en s'approchant. plus vite, pense-t-il avec frustration, plus vite ! lorsque l'ascenseur s'arrête enfin, c'est à peine s'il attend que ses occupants soient sortis avant de se précipiter à l'intérieur et d'appuyer sur le bouton de son étage. il soupire de soulagement en voyant les portes commencer à se refermer.

mais il a crié victoire trop vite, car l'intrus se faufile à l'intérieur au dernier moment. le visage de junghee, à cet instant précis, est la peinture même de l'horreur et du désarroi. et puis tout cela s'efface pour laisser place à une expression certes quelque peu crispée, mais polie, tout comme le ton de sa voix quand il prend la parole.

bonjour, paris.

il a vraiment l'air enchanté de le voir, c'est dingue.

il esquisse un bref sourire forcé, haha, oui, qu'est-ce que c'est drôle – si seulement il l'avait loupé. maintenant, c'est sûr, paris va le suivre partout et le harceler avec ses idées à la noix. et comme d'habitude, junghee fera semblant de l'écouter par politesse, jusqu'à ce qu'une occasion se présente et qu'il puisse se débarrasser de lui.

ah bon ? nterroge-t-il, feignant l'étonnement. vous devriez peut-être en parler à votre manager. je suis sûr que ça l'intéresserait.

c'est faux. il ne sait absolument pas ce que le manager des kokonut penserait des inventions de paris, et franchement, il s'en fiche royalement. tout ce qu'il veut, c'est que le jeune idol lui foute la paix. il aimerait bien, aussi, que l'ascenseur arrive à destination. d'ailleurs, il n'est pas censé y être, là ? junghee fronce les sourcils et tourne la tête vers le petit écran qui affiche l'étage.

les chiffres ne bougent pas.

il reste figé devant cette vision de fin du monde, les yeux emplis d'horreur. putain. est-ce que c'est un cauchemar ? non, la voix de paris à côté de lui semble bien trop réelle pour qu'il soit en train de rêver. il faut se rendre à l'évidence. l'ascenseur s'est arrêté entre deux étages. ils sont bloqués. ensemble.

oh non.