Oh, bordel. Il fait les gros yeux en voyant l'endroit duquel ils se rapprochent… rapidement. Un peu trop à son goût. Mais n'est-ce pas mieux de s'enfermer là-dedans que de rester ainsi à la vue de tous ? Un bar dansant extrêmement huppé et fermé où - je l'espère - personne ne viendra l'embêter. Personne en plus de Charlie, évidemment. Et Charlie seule, c'est déjà bien assez.

"Il n'est jamais trop tard pour rentrer, tu sais…", qu'il essaye aussi bravement que vainement. Nul doute qu'aux yeux de son amie, rentrer n'a jamais été une option. Soupir. Il se cache comme il peut, les épaules fermées et les bras en zigzag contre son torse. Ses yeux retournent fixer le sol comme ils en ont pris l'habitude depuis qu'ils ont quitté le dortoir - permission spéciale pour ce soir, ce sont leurs deux anniversaires qu'ils fêtent, après tout.

Déjà la porte s'ouvre sur le bar et son embarras ; avec la musique résonne son regret. Sourcils froncés en une moue mal à l'aise, il rentre en premier (évidemment) et se répète mentalement qu'il a envie de mourir - une fois de plus. Quelques regards se tournent vers eux et le rouge lui monte aux joues, oh putain c'est pas possible. Alors il prend Charlie par la main et l'emmène dans un coin près du bar, un coin avec peu de monde et surtout un minimum caché.

"T'es chiante, tu le sais, ça ?", grommelle-t-il d'une voix moins assurée qu'il ne le voudrait. Leo est gêné, Leo est mal à l'aise, Leo ne pense qu'à une chose : s'enterrer et ne plus jamais ressortir. Leo porte une élégante robe sur mesure, dont la confection est remarquable, et qui ne siérait mieux à personne.