Le froissement du papier brise le silence. Inlassablement. Rythme régulier qui laisse croire au calme qu'il peut s'installer avant de le chasser brusquement. L'automatisme du geste qui règle la cadence, jamais en retard, jamais en avance, toujours ponctuel. La main bouge sans vraiment que son propriétaire ne s'en rende compte, concentré sur la tâche ô combien rébarbative qu'il se doit d'accomplir – qu'il a déjà accompli, à de nombreuses reprises, depuis sa prise de poste à l'hôpital. Trier des documents n'a rien d'intéressant et il est encore plus pénible d'en venir à bout lorsqu'on peine à être organisé – une qualité que le médecin manque cruellement et qui lui porte souvent préjudice. Il ne peut que remercier ses infirmières qui, sans jamais se plaindre, repassent toujours après lui, juste au cas où. Personne n'a songé à lui en parler, en vérité. L'homme compense largement son manque d'organisation en précision, vivacité d'esprit et bonne humeur. Il est agréable de travailler avec lui, bien plus qu'avec d'autres.
Un coup d’œil sur sa montre lui indique vingt heure. Son index remonte ses lunettes de lecture, à nouveau, plus par habitude que par nécessité. Il soupire. Il est tard. De toute façon, il ne terminera jamais de ranger tous ces papiers aujourd'hui. Il est bien trop lent, trop déconcentré. On le lui a assez répété à l'école pour qu'il en prenne pleinement conscience. Il a besoin de bouger, Zhen. Il aime la pratique. Il aime ausculter, opérer, et même, disséquer. La théorie n'a jamais été son fort. Alors la paperasse... Quelle plaie. Il enlève ses lunettes et les coince dans la poche avant de sa blouse blanche réglementaire avant de se lever. Bientôt, les médecins de jour seront remplacés par ceux de nuit et ses heures de travail quotidiennes arriveront à leur terme.
Son ventre gronde doucement et il grimace. Depuis quand n'a-t-il plus mangé ? Il ne souvient même pas si il a pris sa pause de midi. Il mord l'intérieur de sa joue. Quel bon exemple il fait ! Il range sommairement son bureau, balançant quelques bics par-ci, quelques feuilles par-là, sans vraiment comprendre lui-même quel schéma il suit, quelles catégories il tente de créer. Les trucs qui écrivent et les trucs sur lesquels on écrit ? Il se détourne du carnage. Il verra ça demain.
Il ouvre la porte de la pièce, à l'extérieur de laquelle une petite plaquette portant son nom est accrochée, dans l'optique d'aller se chercher un snack au distributeur, faute d'avoir loupé à la fois l'heure du dîner et du souper. Il s'arrête cependant net, alors que son regard tombe sur une silhouette assise sur l'une des chaises de la salle d'attente. Soudainement, il a un doute.
Bonsoir. Il sourit, rassurant. Vous aviez rendez-vous... ?
Un coup d’œil sur sa montre lui indique vingt heure. Son index remonte ses lunettes de lecture, à nouveau, plus par habitude que par nécessité. Il soupire. Il est tard. De toute façon, il ne terminera jamais de ranger tous ces papiers aujourd'hui. Il est bien trop lent, trop déconcentré. On le lui a assez répété à l'école pour qu'il en prenne pleinement conscience. Il a besoin de bouger, Zhen. Il aime la pratique. Il aime ausculter, opérer, et même, disséquer. La théorie n'a jamais été son fort. Alors la paperasse... Quelle plaie. Il enlève ses lunettes et les coince dans la poche avant de sa blouse blanche réglementaire avant de se lever. Bientôt, les médecins de jour seront remplacés par ceux de nuit et ses heures de travail quotidiennes arriveront à leur terme.
Son ventre gronde doucement et il grimace. Depuis quand n'a-t-il plus mangé ? Il ne souvient même pas si il a pris sa pause de midi. Il mord l'intérieur de sa joue. Quel bon exemple il fait ! Il range sommairement son bureau, balançant quelques bics par-ci, quelques feuilles par-là, sans vraiment comprendre lui-même quel schéma il suit, quelles catégories il tente de créer. Les trucs qui écrivent et les trucs sur lesquels on écrit ? Il se détourne du carnage. Il verra ça demain.
Il ouvre la porte de la pièce, à l'extérieur de laquelle une petite plaquette portant son nom est accrochée, dans l'optique d'aller se chercher un snack au distributeur, faute d'avoir loupé à la fois l'heure du dîner et du souper. Il s'arrête cependant net, alors que son regard tombe sur une silhouette assise sur l'une des chaises de la salle d'attente. Soudainement, il a un doute.
Bonsoir. Il sourit, rassurant. Vous aviez rendez-vous... ?