Il fait un pas dans son bureau et sa main vient trouver l'interrupteur. Ses quartiers sont construits à l'ancienne, il n'y a pas de capteurs ou quoi que ce soit de la sorte qui pourraient allumer automatiquement la lumière dans la pièce. Aussi, quelques millisecondes avant que la pièce ne s'illumine, il la remarque.
L'odeur de sang, qui agresse ses narines soudainement. Elle emplit la salle, tant et si bien qu'il se demande comment il a fait pour ne pas s'en rendre compte avant. Son coeur loupe un battement dans sa poitrine, et il est frappé par une vision d'horreur : il y a un cadavre assis sur sa chaise. Bien. Si ce n'est pas une menace, ça. Il aurait dû paniquer, ou bien commencer à chercher quelconque indice concernant l'identité de l'auteur de ce... bordel monstre. Mais non. Il croise les bras, reste figé sur place quelques secondes, les sourcils froncés. Avant de sortir habilement son téléphone portable de la poche arrière de son pantalon et de composer le numéro de Morphée. C'est presque un réflexe, maintenant. Oh, si ça avait été une simple tache de sang il aurait pu nettoyer ça de lui-même, après tout il faisait ça tous les mois. Mais là... Le liquide vermeil était étalé sur les murs, le sol, le bureau. Quelle vie.
Quand Morphée décroche, il ne lui donne que très peu, voire pas du tout d'informations sur la situation, lui demandant simplement de le rejoindre à l'hôtel (il est déjà en train d'examiner le cadavre à la gorge tranchée, au visage méconnaissable). Et puis il raccroche, le regard fixé sur le corps. Difficile de résister à sa curiosité morbide.