la vie à astéria
Comme vous avez pu le voir sur la carte d'Astéria, dans l'annexe sur la géographie d'Astéria, Polaris est située à l'ouest du pays. Capitale, c'est une ville qui s'étend sur plusieurs kilomètres et dont la technologie force l'admiration. Surtout quand on la compare au reste d'Astéria, décimé par la famine, rendu invivable à cause d'une pollution meurtrière. Polaris échappe à ce destin funeste pour l'instant, entourée par diverses barrières de protection, et des murs empêchant quiconque d'entrer ou de sortir de la capitale. On ne sait pas ce qu'il se passe hors de Polaris, et Polaris ne sait pas ce qu'il se passe hors de ses murs.
Astéria est un pays de rêve, un paradis sur terre. Beaucoup pensent de Polaris comme d'une terre sacrée où on pourrait échapper à la faim, la misère, la guerre. Car effectivement, hors d'Astéria, la guerre fait rage; les pays se déchirent entre eux et de l'intérieur. Les conflits d'intérêt sont de plus en plus importants et chacun cherche à s'en sortir, à survivre plutôt qu'à essayer de gagner du pouvoir. Mais Astéria ne prend pas part au conflit, puisqu'il réussit à subsister de lui-même, en sacrifiant son peuple pour les besoins de sa capitale. Et puis, à Polaris, on sait que c'est la guerre dans le monde, mais les médias se taisent encore et toujours, et on ne sait pas vraiment ce qu'il se passe. Il n'y a aucun moyen d'avoir le moindre contact avec l'extérieur, quoi qu'on fasse.
Le peuple se divertit grâce à l'idoling et à tout ce que le gouvernement met en place pour distraire les esprits, sans la moindre interruption. Chaque seconde, un nouveau groupe d'Apop voit le jour, chaque minute une nouvelle série télévisée à succès se créée, Internet est un ensemble bouillonnant d'activités à faire et de contenu à regarder. Il n'y a pas moyen de s'arrêter et tout va très vite; le meme phare d'aujourd'hui aura disparu demain pour laisser place à un autre. Le chanteur qu'on acclame ce mois-ci sera oublié des esprits ensuite. Le consommateur est roi, un roi qui a toujours besoin de plus de contenu, de plus de sensations. Le gouvernement encourage son peuple, et malgré le filtre posé sur Internet (un peu à l'image de l'Internet chinois, contrôlant chaque site, chaque parole.), chacun est encouragé à être créatif et à surtout être actif.
Si dans notre monde, les idoles ont un impact minime sur la politique de leurs pays (du soft power aux publicités), sur Hardcoded c'est bien différent. Véritables armes économiques, les idoles sont particulièrement demandées par les différentes entreprises, qui donneraient n'importe quoi pour que leur produit soit associé au beau visage de l'idole la plus populaire du moment. Parce que les idols sont synonymes de réussite, et surtout d'argent. Acclamés par la foule et presque considérés comme des dieux vivants par certains fans, beaucoup sont prêts à n'importe quoi pour ressembler à leur chanteur favori. Porter les mêmes vêtements, avoir la même voiture, ou bien la même brosse à dents. Les revenus d'une marque de cosmétiques lambda peuvent augmenter de 60% après qu'une idole en soit devenue l'égérie. Alors bien sûr, la politique s'en sert aussi pour attirer les fans vers un certain parti - ironiquement, d'ailleurs, puisque les idoles n'ont pas le droit de voter.
Mais est-ce qu'une vie finalement pas si terrible, contrôlée par les médias et à peine améliorée par la présence omniprésente d'idoles qui sont là pour vendre du rêve vaut-elle tant le coup que ça ? Certains refusent de se laisser faire et veulent renverser le système : les rebelles. Séparés en plusieurs organisations qui ont pourtant sensiblement le même but, les rebelles agissent pour réveiller les citoyens de Polaris et leur faire comprendre que la vie qu'ils mènent n'est pas quelque chose de bien. Qu'elle serait mieux sans ce capitalisme à vomir, ce fanservice à outrance et ce régime politique qui ne veut pas du bien à ces citoyens. Ils sont bien organisés, et risquent beaucoup s'ils se font attraper. Ils cohabitent avec la mafia, mais aussi avec certaines entreprises, pour un jour atteindre leur but.
On les trouve souvent reclus dans les souterrains qui sont creusés sous Polaris. Là où on cache la misère, qui fait tache dans le paysage luxurieux de la capitale. La vie est trop chère, alors la plupart des gens sont désormais obligés d'habiter sous terre, dans d'immenses galeries, qui sont désormais aménagées avec d'énormes buildings, des maisons, des camps de sans abris. C'est ici que la plupart des groupes de rebelles se forment, sous l’œil las des autorités qui n'ont plus le coeur à réprimer les nouveaux hors-la-loi, qui sont parfois à peine adolescents.