- pnj.
la boule au ventre. elle ne te quittait jamais lorsque tu devais rentrer à la maison. c'était à coup de " non ciel, il est hors de question que tu quittes la maison, c'est bien trop dangereux. ", suivis généralement d'un " et que ferait mirai sans toi ? " ou encore d'un " tu es vraiment ingrat de vouloir nous laisser maintenant. " tout ça parce que, à un moment ou à un autre, tu avais exprimé timidement le souhait de gagner un peu d'indépendance. tu n'habitais pas si loin de l'agence - à laquelle tu te rendais généralement en vélo, en voiture - de temps en temps - ou par les divers transports en commun du quartier. du coup, ouais, tu avais un peu l'angoisse quand tu revenais. d'autant que depuis que tu avais eu le malheur de parler à ta mère de tes envies de partir à malleos ... et qu'elle avait tout raconté à ton père, tu étais devenu une sorte d'hérésie dans la famille. tu étais ce petit con ingrat à qui on a tout donné - non tu n'avais absolument pas travaillé pour réussir, pourquoi donc ? - et qui voulait jeter l'honneur familial à la poubelle. oui. au moins ça.
alors... ce soir tu rentrais à pieds, et honnêtement ces pieds là tu les traînais un peu. t'avais le moral dans les chaussettes et un peu envie de revenir sur tes pas pour aller vivre définitivement à hydra. si tu demandais gentiment, on te laisserait peut-être une chambre, non ? tu pouvais aussi aller sonner chez ton boss ? non. ça semblait être la pire des idées.