Canines affûtées et toutes griffes sorties, ce n'est plus un humain, mais un chien enragé que vous avait en face de vous. Il ne lui aura pas fallu plus de 10 secondes pour devenir ce qu'il est désormais. Un simple mot mal placé ou peut être un regard malvenu a réussi a le faire sortir de ses gongs. Vous n'avez jamais vu ça auparavant.
Et pourtant, déjà, il reprend son calme, reportant son attention sur sa table de travail après avoir laissé passer la tempête qu’étaient ses paroles envers vous. Il se mur à nouveau dans son silence, ne vous adressant plus aucun regard. Vous ne savez pas comment vous tenir, de peur de vous attirer à nouveau les foudres de son regard alors vous vous asseyez juste. Contemplant maintenant un serrurier tout ce qu'il y as de plus classique, s'attelant avec une attention toute particulière à son travail. Vous n'arrivez pas à lire dans son regard s'il aime cela ou non, à vrai dire même lorsqu'il vous hurlait dessus vous ne saviez desceller la colère dans les traits de son visage.
On vous avait pourtant mis au courant que personne ne savais lire en lui autant que lui savais lire en nous.
Tu détestais ça.
Toi aussi, tu voulais en être un, mais la mort prématurée de ton père en a voulu autrement. Alors tu as dis adieu à tes rêves et a décider de prendre ton envol. Ta mère te voulait toujours proche et heureusement pour elle, tu ne pouvais, de toute façon, quitter la ville. Tu devins serrurier, métier mourant mais qui t'avais toujours attiré. On te le disais souvent d'ailleurs que tu savais utiliser tes mains et qu'un métier dans le domaine de la manufacture serait ce qui te conviendrais le mieux.
Et puis il est arrivé dans ta vie. Gosse que tu n'avais jamais demandé à avoir dans les pattes, on te le refila comme on refile ses devoirs a l'intello de la classe. Tu acceptas, tout pour le bien-être de tes sœurs, après tout.
La cohabitation avec Cébès fut difficile pendant un temps mais tu commenças à accepter cette nouvelle présence dans ta vie relativement rapidement, finalement. Il ne te ressemblais pas. Tu ne sais pas a partir de quand tu commença a l’apprécier. Pourtant pas un sourire ne lui sera adressé, tu ne sais comment te montrer docile.
Et les jours passèrent, amenant avec eux leur lot de problèmes. Tu n'en disais mots, peut importait les détours que prenait le garçon. Si l'école ne l’intéressais pas pourquoi cela serait-il d'une quelconque importance pour toi ? S'il ce plaisait ici qu'il reste. Tu ne savais être le père qu'il aurait pu voir en toi.