Les Chiens de Chasses, quartier populaire qui suit la loi de la jungle, où les plus fort règnent en maître.
Jören, un enfant qui a vite comprit que l’on est soit un prédateur soit une proie, et qui a vite fait son choix entre les deux. Il ne compte pas pourrir dans ce trou à rat, même si à l’époque il ne réalise pas trop qu’il a y un extérieur, un autre monde, plus beau. Il sait juste qu’il ne veut pas souffrir, et que si ça veut dire faire souffrir les autres à la place, ça ne lui pose pas de problème.
Au primaire, il vole les gouter de ses camarades, leur fait des croches-pieds pendant les matchs de foot et n’hésite pas à copier sur les autres. Il n’aime pas perdre. C’est un enfant impulsif et colérique, qui ne laisse personne lui dicter sa conduite. Un enfant terrible qui laisse ses parents en larmes de ne pas savoir quoi faire avec lui.
Au collège il découvre les combats de rue. Il a toujours une réputation de brute, mais il déchaîne toute sa violence dans ces matchs illégaux, et il y gagne de l’argent.
Ses parents le voient revenir à la maison avec des ecchymose et des cicatrices, mais il ne s’en soucie pas, et ne leur sort qu’un “de toute façon, ça ne vous regarde pas” dénué de toute sympathie à leur égard.
Au lycée, il se fait un groupe d’amis, des gens relax, chills, et sa réputation change. Il devient un mec cool, de ses gars populaires qui ont l’air de connaître du monde. Et du monde il en connaît. Pas forcément les meilleures personnes, vu qu’il y a toute la clique de la mafia, ceux qui l’aident à gagner de l’argent, qui organisent les combats de rue… Mais c’est aussi la mafia qui lui fournit la came qui fait tellement plaisir à ses nouveaux amis, et qui est nécessaire dans toute bonne fête qui se respecte.
Il aime ce nouveau statut, le respect sans la crainte, et le fait de pouvoir parler à des gens de tout et de rien. Et puis : les fêtes, l’alcool, la baise. Il découvre les plaisir de la vie, il se sent bien.
Il n’arrête pas les combats de rue, mais il en fait moins. C’est parce que ce n’est plus un ‘gosse’, il n’a plus la même réputation. Ni la même envie de se battre d’ailleurs. Il aime toujours ça cela dit, et il y a un type qui le repère. C’est comme ça qu’il découvre la boxe. Dans une salle des cdcs, un vieux club où les gens se connaissent bien. C’est un nouveau monde, c’est son élément.
Il ne termine pas le lycée. Une dispute brutale avec son père à propos de ses notes, et il quitte la maison. Sur un coup de tête, littéral, qu’il donne à son père avant de quitter le domicile familiale. Et pour sa mère, une dernière remarque, acide. Ca la hantera, mais lui oublie rapidement.
Le soir là, il va dormir dans la rue, et le lendemain, son coach de boxe le retrouve, il décide de l’embaucher. Jören est un bon professeur, stricte, mais il sait expliquer. Il est bon avec les gosses, plus dur avec les adultes, mais on le considère comme juste. Ils se fait de nouveaux contact, qui ont la même passion que lui. Il a l’impression de devenir un homme meilleur.
Il vit un moment chez son coach. Le temps d’avoir assez d’argent pour se payer son propre appartement. C’est un studio miteux dans un hlm, mais c’est chez lui. Il passe la première nuit le sourire aux lèvres, les suivantes en invitant ses potes à fumer des joints.
Il apprend à quoi servent les maths quand il doit gérer ses finances. Il se débrouille. Il est un peu à court à certains moments. C’est dans ces moments là qu’il demande de l’aide à ses amis de la mafia, et il se retrouve avec quelques grammes de substances illicites prêtes à être revendues.
Ce n’est que pour aider les fins de mois, c’est rare, c’est sans importance.
Un jour il rencontre Luce.
Ce n’est pas le premier, ni le dernier mec mignon qu’il croise, ni qu’il ramène chez lui, mais il aime bien sa compagnie, sa présence, et Luce se fait mine de rien une place dans sa vie.
Il aime sa liberté, sa solitude, alors il refuse que Luce soit autre chose qu’une compagnie, mais il aime aussi voir ses yeux se tourner vers lui comme si il avait les réponses à l’univers, et il déteste l’idée que d’autres le touchent.
Alors il le garde auprès de lui, et il se peut qu’il mette ses muscles en avant quand d’autres s’approchent, où qu’il leur lance un regard venimeux. Mais si lui se retrouve dans le lit d’autres personnes, il se cache bien de le dire à Luce, même si il se répète sans cesse qu’il ne se sent pas coupable. Après tout, ils ne sont pas ensemble, et ils ne se doivent rien. Ce ne sont que des jeux de pouvoirs. Le côté compétiteur de Jören, qui ne veut pas laisser quelqu’un d’autre gagner l’attention de Luce.
Et puis Luce n’est pas sans défauts non plus, et c’est son devoir de lui faire comprendre, parce qu’il a plus d’expérience, qu’il sait comment ça marche. Alors oui, des fois il crie, parce qu’il faut que le message passe, et Luce pleure, ça arrive. Mais ce sont les mêmes disputes qu’il y a dans toutes les relations, parce qu’ils passent beaucoup de temps ensemble, c’est normal. Et puis Jören finit toujours par réconforter Luce, avec des mots doux, même si des fois il doit d’abord finir sa cigarette d’abord, ou sortir faire un tour, le temps de se calmer. Mais c’est normal, il ne peut pas tout le temps être détendu, il est humain.
Un jour Luce tombe malade. C’est bizarre, parce que Luce ne tombe jamais malade. Et avec lui, c’est Jören qui est malade d’inquiétude. Il essaye de ne pas le montrer, de rester calme et détendu, mais il imagine le pire. Il se dit que ça va passer, mais ça ne passe pas. Alors il l’emmène chez le médecin. Les nouvelles ne sont pas bonne, et les médicaments prescrits, trop chers.
La situation empire, Luce touche la mort du bout des doigts, Jören doit prendre une décision. Alors il retourne à ses vieilles habitudes. La vente de drogue à toujours rapporté de l’argent. Et peut être que cette fois ci il doit vendre un peu plus, mais il le fait.
Et il peut finalement se payer les médicaments. Et Luce guérit.
Une idée germe dans l’esprit de Jören. Inspirée par la maladie de Luce, et le fait que Jören ne veuille plus jamais vivre ça. Il veut quitter les cdcs.
Alors il réduit son temps en temps qu’instructeur de boxe, et consacre son énergie à la vente de drogue. Il se met suffisamment d’argent de côté pour se payer un appartement à l’Octant, dès que c’est fait, il quitte le truc pourri dans lequel il a vécu ces dernières années. Il n’y jette même pas un dernier regard.
Son nouveau domicile est parfait. Grand, blanc, lumineux. Avec un grand balcon, et une vue sur le parc d’en face.
Parfait.