c'était peut-être dans ses gênes ; c'était un truc de peitharkia de n'avoir peur de rien.
quand on lui avait mis une guitare dans les doigts, elle avait su que c'était ça.
gratter et chanter, c'est ce qu'elle voulait.
bien sûr, abby avait d'autres préoccupations, elle s'inquiétait pour sa vie, elle s'inquiétait pour eux, pour ceux qui partageait son toit. c'était une famille dans laquelle on ne dit rien, dans laquelle on a tous des secrets. mais c'était une famille pleine d'amour, une famille dans laquelle tout le monde est unis.
abby était devenue trainee, à onze ans, dans une petite agence "good luck ent.", avec beaucoup d'autres enfants. et aux fêtes de fin d'année de 2050, alors qu'elle voulait rentrer chez elle... il n'y avait plus rien. il n'y avait plus de peitharkia, oui, mais il n'y avait plus de maison non plus. il n'y avait plus rien et elle n'avait aucune information.
il était arrivé comme une fleur à l'agence. des rêves plein la tête et une envie presque maladive de réussir, de percer. abby avait déjà un peu abandonné. elle était là sans être là, un genre de fantôme qui hantait les locaux de l'agence, sans avoir nul part où rentrer. un spectre qui avait perdu sa volonté de tout bien trop jeune, finalement. sebastian. sebastian il était arrivé à quatorze ans, un peu tard par rapport aux autres trainees, mais il donnait l'impression de déjà tout savoir faire. et il n'était pas forcément comme tous ceux qu'elle détestait parce qu'ils pétaient plus haut que leurs culs. non. sebastian était spécial, un prankeur né, toujours prêt à déconner, à faire n'importe quoi. puis un adolescent en plein mal être, un jeune homme qui avait cruellement besoin de s'affirmer, de s'exprimer. finalement, abby et sebby se ressemblaient tant, que c'était devenu évident.
ils étaient amis.
ils étaient proches, des sortes d'âmes-soeurs.
alors l'agence avait décidé d'exploiter ça.
en même temps ! c'était logique. ils étaient si efficaces tous les deux, c'était merveilleux de les entendre chanter à l'unisson, de les voir jouer, c'était merveilleux de se délecter d'un duo qui fonctionnait si bien. c'était rassurant pour les fans de voir deux amis devenir idols aux côtés l'un de l'autre.
et puis. un jour, abby avait juste balancé sur son kiwili que black moonlight allait disband. sans explications. des explication qui n'étaient d'ailleurs jamais venues. ni de l'agence, ni de sebastian, ni d'abby avec le temps. alors, au delà de ses fans, qui étaient restés lorsqu'elle avait signée à houndoom, c'était des haters en masse qu'elle avait eu.
« sebby sera mieux sans toi ! »
« pétasse. »
« tu devrais crever pour le mal que tu lui as fait. »
« j'vais te trouver et t'étrangler avec les cordes de ta guitare. »
elle, elle voulait juste la paix.